Les téléphones portables sont des petits bijoux de technologie. Ils nécessitent pour cela de nombreux matériaux dont des métaux précieux et rares, à l’image du tantale qui tient son nom du roi éponyme de Phrygie, fils de Zeus et de la nymphe Ploutô. Mais l’extraction et la production de ce métal représente de nombreux enjeux et conduit à certaines dérives. Le point dans cet article.

Qu’est-ce que le tantale ?

Même si le tantale représente une partie minime des matériaux utilisés dans la fabrication de smartphones, il reste malgré tout indispensable du fait de ses qualités indéniables : résistance à des températures extrêmes, excellente conductivité… Il est ainsi, et à ce jour, irremplaçable notamment pour la fabrication des condensateurs de téléphone portable.

Plusieurs parties du monde fournissent le tantale, on trouve en effet des mines de coltan, de microlite ou de tantalite au sein de la Chine, de l’Australie, du Brésil, de l’Ethiopie mais aussi de la République Démocratique du Congo.

Les conséquences de l’attractivité du tantale sur la population de la RDC

La production de tantale en République Démocratique du Congo représente un enjeu majeur pour le pays, qui compte encore parmi les plus pauvres au monde. Mais face à ces perspectives, de nombreuses dérives sont apparues avec des coûts humains et écologiques alarmants.

L’extraction de tantale est en effet très lucrative, notamment pour le coltan qui est tiré de ce métal. La région de Kivu en RDC, qui condense à elle seule 20 % des stocks mondiaux, est ainsi au cœur de cette activité qui attire de nombreux groupes armés rebelles souhaitant prendre le contrôle de ces mines.

Cette attractivité a conduit ces forces à mettre en place des conditions de travail hautement dangereuses pour la population locale. L’UNICEF estime d’ailleurs à ce sujet qu’environ 40 000 enfants seraient contraints de travailler dans les mines de la République Démocratique du Congo, sans protection ni réglementation. Les femmes congolaises sont également une cible pour les exploitants de ces mines car elles doivent bien souvent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Le contexte est d’autant plus inquiétant que ces mines sont souvent sujettes à des éboulements qui peuvent être mortels.

L’exploitation du tantale est ainsi peu à peu devenue une source de conflits face auxquels les membres du Congo se mobilisent, à l’image de Jeanine Mabunda qui encourage vivement les plus jeunes à militer afin de réinstaurer une paix durable. Elle soutient notamment pour cela le projet Great Lakes Youth Network for Dialogue and Peace, initié par un consortium de six organisations non gouvernementales et qui a pour objectif de mettre en lumière des actions de la jeunesse afin de contribuer à la paix.

L’enjeu est désormais d’unifier les actions afin de proposer une production de tantale saine et d’innover afin de trouver des solutions pour le recycler.

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