Notaires et experts se sont adonnés à un exercice très actuel : réfléchir à l’évolution du notariat à l’ère du métavers et des NFT qui se profile à l’horizon. En effet, ces derniers ont débattu de la prochaine évolution du métier, dans le cadre de la 5e édition du forum de la transformation numérique du notariat, TechNot’, une rencontre organisée par la Chambre des notaires de Paris. Le point sur le sujet avec Frédéric Ducourau.

Révolution numérique : quels impacts sur le notariat ?

Faire le lien entre le métier de notaire et les nouvelles technologies n’est pas aussi évident qu’il ne paraît, en dépit de la centralité du rôle de ce professionnel dans l’application de la loi, via l’authentification des actes, entre autres. La question se pose toutefois quant à la transformation digitale du notariat, un sujet complexe qui a fait l’objet de réflexions et de débats lors de la 5e édition du TechNot’, un forum organisé le 4 octobre dernier à Paris. A l’ordre du jour : comment anticiper les évolutions technologiques dans le notariat, une question déclinée en 4 thématiques, à savoir l’IA, la cybersécurité, les NFT et le métavers.

A ce propos, le Président de la Chambre des notaires de Paris, a déclaré : « TechNot’ est non seulement un laboratoire pour échanger sur les sujets de transformation numérique, mais également un radar pour détecter les sujets qu’il va falloir traiter ». L’objectif des notaires est clair : apporter un meilleur conseil à leurs clients en tirant parti des technologies disponibles et futures. Et puis comment s’adapter au métavers ? Est-ce une opportunité ou une menace pour les notaires ? C’est la question débattue lors de la table ronde « Métavers et tokenization de l’économie : un nouveau modèle de société à redouter ? ».

Un monde nouveau qui s’annonce ?

Pas tout à fait. Le métavers n’est pas un monde nouveau en création vers lequel nous devrons migrer, c’est plutôt un monde qui élargit le champ des possibles. Lors de la table ronde, les participants constatent d’emblée que la nature du métavers n’est pas très claire dans l’esprit du grand public. En effet, ce dernier n’est pas totalement au fait de ces nouveaux mondes virtuels où nous pourrons interagir les uns avec les autres en incarnant des avatars. Un constat confirmé par une étude menée sur le sujet, qui révèle que 27 % des personnes pensent que le métavers offrira une expérience similaire à celle du monde physique. Or, le métavers est un monde par définition fictif, virtuel à 100 %. Autrement dit, il ne recrée pas un monde nouveau, mais constitue plutôt une extension qui élargit le champ des possibilités.

A ce propos, le notaire et rapporteur du 117e Congrès des notaires en 2021 sur le numérique rappelle que « représenter un immeuble par un token ne va pas changer le fait que l’immeuble existe ». Naturellement, ce qui intéresse le plus les notaires, c’est la question de la capacité du droit à faire face à la transformation numérique qui se profile. Les avis divergent à ce niveau, certains pensant que le droit actuel est armé pour y faire face, grâce à l’existence d’outils juridiques applicables aujourd’hui, notamment en matière de droit des marques, des questions de responsabilité…

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