En apparence, la question peut paraître tout droit sortie d’un film de science-fiction. Mais seulement en apparence… Il y a de cela deux ans, un « match » s’est joué entre une centaine d’avocats londoniens et un ordinateur relié à la base de données Case Crunch Alpha. Le but du jeu était de prédire la conclusion juridique de plusieurs affaires financières. Résultat des courses : 86,6% de prédictions exactes pour la machine, contre 66,3% pour les avocats ! Pour beaucoup, cette opposition homme – machine constituait le point de départ d’un nouveau monde du droit. Un monde où le big data le disputait aux avocats. Le point sur le sujet avec Antoine Beraud, avocat.
Droit : la révolution big data
Pas de panique, si remplacement des avocats par des robots il y a, ça ne sera pas pour demain. En effet, selon une étude d’Oxford et Deloitte, on en est encore loin, très loin. Mais une chose est sûre, l’accès en temps réel à d’énormes volumes de données va certainement changer la configuration du métier d’avocat au cours des prochaines années. D’ores et déjà, on compte plusieurs moteurs de recherche spécialisés dans le droit (Isidore, FindLaw, GlobaLex…). Ces outils, bien que très utiles au quotidien, n’indexent cependant qu’une petite partie du droit, et non l’ensemble des connaissances légales d’un pays comme en serait capable le big data !
On vous rassure tout de suite, malgré toute la puissance du big data, les spécialistes d’y voient pas un concurrent des avocats, mais plutôt une aide qui leur sera très utile. Il faut savoir qu’une grande partie des tâches réalisées par les avocats débutants peut être automatisée, ce qui permet un gain de temps et d’efforts important. En confiant la gestion des données par exemple aux machines, les avocats pourront consacrer plus de temps et d’énergie à un autre aspect de leur métier : la relation avec le client. Cela permettra également de revoir les tarifs des avocats à la baisse, dans un contexte où 80% des clients les trouvent beaucoup trop chers (enquête de village-justice.com).