IBM a récemment annoncé sa décision de mettre fin à Global Technology Services afin de se concentrer sur les technologies de pointe, à l’image du cloud ou de l’intelligence artificielle. Ainsi, comme le souligne Gregory Reyftmann, IBM va pouvoir fonctionner comme une entreprise indépendante au travers de sa spin-off Kyndryl, spécialisée dans les infrastructures managées.
Les débuts prometteurs de Kyndryl
D’ici la fin de l’année 2021, Kyndryl deviendra une société distincte d’IBM. Le nom de cette activité de services d’infrastructure gérés d’IBM est un dérivé des mots « vrille » et « parenté » afin de faire écho à la collaboration et à une nouvelle croissance.
En effet, à terme, la séparation de Kyndryl d’IBM offrira aux deux entreprises l’opportunité de travailler avec de nouveaux partenaires et d’innover.
Pour l’instant, Kyndryl a l’occasion de débuter avec pas moins de 4 600 clients, dont 75 font partie du Fortune 100. L’entreprise bénéficiera en outre de plus d’un quart des 350 000 employés d’IBM, d’un carnet de commandes de 62 milliards de dollars ainsi que d’activités représentant 19 milliards de dollars de revenus annuels.
L’enjeu est de taille : selon IBM, Kyndryl deviendra le plus grand fournisseur de services d’infrastructure gérés, soit deux fois plus grand que les autres. Cet ambitieux objectif est toutefois tempéré par certains, notamment par le site spécialisé sur les canaux IT, CRN, qui affirme que Kyndryl ne sera que le cinquième plus grand fournisseur de solutions (après Accenture, DXC Technology et Tata Consulting Services).
Les champs d’action de Kyndryl
Kyndryl va essentiellement reprendre les activités qui étaient réalisées par l’unité de services d’infrastructure gérés Global Technology Services d’IBM. L’entreprise va ainsi avoir pour principale mission d’externaliser la gestion de l’infrastructure IT des entreprises.
Pour ce faire, l’entreprise a partagé son activité en six pratiques mondiales de services gérés, à savoir :
- Applications, données et IA ;
- Cloud ;
- Core enterprise et zCloud, l’offre mainframe-as-a-service d’IBM ;
- Environnement de travail numérique ;
- Réseau et edge ;
- Sécurité et résilience.
Kyndryl va également proposer des conseils aux clients avec des services gérés, des services de conseil ainsi que d’implantation.
Quid d’IBM ?
IBM compte bien rester l’une des plus grandes entreprises technologiques du monde. Arvind Krishna, le CEO d’IBM, a ainsi déclaré en octobre 2020 que « les besoins des clients en matière de services applicatifs et de services d’infrastructure divergent, et la scission de Kyndryl permettra à IBM de se concentrer sur le développement de sa plateforme de cloud hybride ouverte et de ses capacités en matière d’intelligence artificielle ».
Ainsi, cette scission va permettre à IBM de passer du statut de société orientée vers les services à celui de société axée sur les logiciels et les solutions. En effet, après cette opération, le segment opérationnel le plus conséquent sera le Cloud and Cognitive Software (qui a rapporté 23 milliards de dollars de revenus en 2020) puis l’unité de conseil Global Business Services (16 milliards de dollars).
Toutefois, en attendant, Kyndryl et IBM restent à ce jour proches et devraient encore le rester : les entreprises vont en effet débuter leur propre chemin en étant les plus importants clients l’un de l’autre !