Le gain de popularité de l’IA suscite de nombreuses interrogations dans divers secteurs, et le domaine juridique ne fait pas exception ! En effet, alors que certains craignent que l’IA ne remplace les professionnels du droit, d’autres voient en elle un outil précieux pour améliorer et optimiser la pratique juridique. Aujourd’hui, pour en savoir plus sur cette révolution silencieuse qui façonne l’avenir du domaine juridique dans sa globalité, on fait le point avec Fréderic Ducourau.
ChatGPT-4 : l’IA qui a conquis le barreau de New York
L’une des avancées les plus marquantes de l’IA dans le domaine juridique est l’exploit de ChatGPT-4, qui a réussi l’examen du barreau de New York. Cet agent conversationnel, développé par OpenAI, est devenu le symbole de l’intersection entre l’IA et le monde juridique. Son succès a non seulement attiré l’attention internationale, mais a également relancé le débat sur le rôle de l’IA dans le secteur juridique.
L’IA : menace ou atout pour les professions juridiques ?
Sophie Sabot-Barcet, présidente du Conseil supérieur du notariat, pose une question cruciale : l’IA est-elle une menace ou un atout pour le monde juridique ? Pour elle, les valeurs fondamentales du notariat, comme l’éthique, le conseil personnalisé et le soutien, restent primordiales. L’IA, selon elle, peut être un outil précieux pour renforcer ces valeurs plutôt que de les remplacer.
Jacques Lévy Véhel, président de Case Law Analytics, renforce quant à lui cette idée en définissant l’IA comme un outil conçu pour assister les humains plutôt que pour les remplacer. Il souligne l’importance de l’élément humain, en particulier dans les décisions juridiques où l’imprévisibilité et le jugement humain sont essentiels.
Alexandra Bensamoun, docteure en droit, va dans ce même sens et met en évidence un point crucial : l’IA a certes la capacité à doper la productivité et la qualité fournies par de nombreux professionnels, mais elle ne les remplacera pas. Elle insiste sur le fait que nous en sommes encore à une étape qu’elle qualifie « d’IA faible », estimant qu’on est encore loin d’arriver à une époque où les outils IA pourront remplacer l’intuition et le jugement humains.
Régulation juridique de l’IA
Avec l’augmentation de l’utilisation de l’IA, la question de sa régulation devient primordiale. L’Acte sur l’Intelligence Artificielle de 2021 a tenté de définir l’IA, mais a été critiqué pour son approche trop centrée sur la technologie. Le Parlement européen a depuis proposé des critères plus objectifs, cherchant à équilibrer les avantages de l’IA avec les besoins de protection et d’éthique.
A ce stade, une question importante prévale : quel est l’avenir de cette fameuse association entre l’IA et le domaine juridique ?
Pour bien des professionnels juridiques, la réponse est claire : l’IA est là pour assister, pas pour remplacer. Les professionnels du droit, qu’ils soient notaires, avocats ou juges, resteront essentiels pour interpréter, juger et appliquer la loi. L’IA, avec ses capacités d’analyse et d’assistance, ne fera que renforcer la profession en permettant aux juristes de se concentrer sur ce qu’ils font de mieux : utiliser leur jugement, leur éthique et leur intuition pour servir la justice.